Sur l'horizon de mes pensée • LIBRE

L’été touchait progressivement à sa fin. Sandrine commençait à regretter la fin de cette saison. L’automne sera bientôt là et avec, le froid aussi. La jeune femme préférait plus la chaleur même si en été, il y avait parfois la canicule mais bon. Elle préférait crever de chaud que de crever de froid. Elle se souvint une année, quand sa petite famille et elle avaient emménagé dans leur petit appartement à Mons. L’hiver avait été dur et en plus, la chaudière n’arrêtait pas d’être en panne. C’était aussi l’année où la brune s’était mise à écrire son premier roman, « Enchanted Land,  la princesse perdue ».
Ce matin-là, elle s’était levée encore plus tôt mais cette fois-ci, c’était Jamie qui s’occupa de leur fils. Son petit-ami ne commençait que plus tard dans la matinée. Il pouvait bien amener le petit (oui, elle avait encore tendance à appeler Matthew le « petit ») à l’école. Quant à elle, elle ne mangea pas tout de suite. Elle n’avait pas trop faim de toute façon. La jeune femme opta pour se promener un peu au port, cherchant un peu l’inspiration mais rien ne lui vint. Enfin, pas tout de suite. L’air de la mer lui fit du bien, surtout à son nez. Elle était souvent prise de rhume le peu qu’il faisait froid. Ce n’était pas dû à une allergie mais plutôt à une forte sensibilité du changement de température.
En arrivant près d’un banc, la belge remarqua la présence d’une demoiselle au look assez particulier. Enfin, c’était plutôt la couleur des cheveux plutôt que le training jaune qui était particulière. Une idée traversa l’esprit de Sandrine qui se mit aussitôt à chercher son petit cahier d’idée et un bic, qu’elle trouva dans le fond de son sac. Puis, elle se chercha un endroit pour écrire mais ne vit rien. Elle aurait pu s’asseoir mais l’autre jeune fille était complétement allongée sur le banc et regardait droit devant, comme si elle était complétement absorbée par ce qui se déroulait dans le ciel. Bon, tant pis. Il fallait que la brune s’assoit. Elle n’aimait pas trop écrire debout.
- Excusez-moi de vous déranger. Est-ce que ce serait possible d’avoir une petite place, ne fut-ce qu’une toute petite place pour s’asseoir s’il vous plait ? demanda-t-elle dans un anglais parfait.
L’avantage d’avoir un grand-père d’origine anglaise, c’était qu’il pouvait aider pour apprendre la langue de Shakespeare. Petite, elle ne comprenait pas, ses parents ne parlant que le français et son grand-père ne parlait que très rarement anglais. Elle avait seulement commencé à parler cette seconde langue quand elle fut obligée de l’étudier à l’école.
- Au fait, vous êtes nouvelle en ville ou vous vivez ici depuis longtemps ? C'est parce que je viens d'arriver récemment et je ne connais pas encore beaucoup de monde.

Sandrine avait attendu une réponse de la jeune fille qui se redressa avant de lui faire de la place, un peu surprise. En même temps, elle avait eu les yeux fermés et des écouteurs dans les oreilles, elle n’avait certainement pas vu l’écrivaine arriver. Parfois, celle-ci pouvait surprendre les gens, que ce soit dans le bon sens comme dans le mauvais sens.
- Merci beaucoup.
La jeune femme s’installa donc mais ne put s’empêcher de poser quelques questions. Après tout, elle avait envie d’apprendre à connaître un peu de monde, ne connaissant encore personne ou très peu de gens en ville. Ses nouvelles connaissances se limitaient à la vieille dame qui tenait le café et l’auberge et aux nouveaux collègues de Jamie. Bien qu’elle soit de nature solitaire, la belge aimerait bien se faire des amis. Mais lorsqu’elle se faisait des amis, ce n’était jamais de son âge. Toujours des plus jeunes et en même temps, il fallait avouer qu’elle ne faisait pas du tout trente-deux ans physiquement. Jamie non plus d’ailleurs. A l’école, en secondaire plus précisément, ils étaient toujours fourrés ensemble et même déjà leurs anciens camarades de classe les pensaient en couple.
La demoiselle aux cheveux arc-en-ciel répondit que cela faisait déjà pas mal d’années qu’elle vivait à Storybrooke avant de demander à la brune d’où elle venait.
- De Belgique ! dit-elle avant de noter en vitesse le début de sa petite idée. Mon petit-ami a fini l’an dernier ses études de médecine et entre la fin du mois dernier et le début de ce mois-ci, il a reçu une proposition de travail à l’hôpital de Storybrooke.
Elle reporta rapidement son attention sur ses notes avant de refermer le petit cahier et de le ranger dans son sac ainsi que son bic. Elle prendra plus de temps pour approfondir son idée une fois dans sa chambre à l’auberge ou au café.
- Du coup, on est venu ici avec notre fils. Au fait, je .. Je m’appelle Sandrine Vandervelde et vous ?
Elle hésita un bref instant à lui tendre la main, ne sachant pas si les américains faisaient de même mais le fit malgré tout.